Jérémy Suyker est photographe professionnel. En 2018, il participe au festival d’Avignon, et découvre » Ne vois-tu rien venir » où Christophe Moyer met en scène un monologue de Souâd Belhaddad nourri d’une série d’entretiens menés avec des habitantes de Seine-Saint-Denis, sous l’impulsion du Théâtre de la Poudrerie à Sevran.
Reportage à Sevran pendant le festival de théâtre à domicile organisé par le Théâtre de la Poudrerie. Implantée en Seine-Saint-Denis depuis 7 ans, la Poudrerie développe une pratique théâtrale un peu à part. Cette compagnie « solidaire » recueille la parole des habitants pour se nourrir de leurs expériences. Le vécu devient ainsi source d’inspiration pour la création. Les problématiques du quartier sont transposées sur une scène qui se déplace à son tour de salon en salon. La Poudrerie compte à son actif 34 spectacles à domicile, soit 700 représentations. Elle se donne ainsi pour mission de faciliter la rencontres entre créateurs et citoyens et entre les citoyens eux-mêmes.
« Ce que j’aime dans le théâtre à domicile, c’est la convivialité et le partage »
Hadifa, habitante de Pont-Blanc.
Au travers de sa série Le théâtre des habitants, il rend compte d’un constat : 85% de la population française ne va pas au théâtre. Il interroge alors l’étroite relation des habitants avec le théâtre et les acteurs et c’est ce que Jérémy Suyker tente de nous raconter. Dans ses photographies, il témoigne de cette solidarité très importante au sein des différentes communautés, d’une fraternité commune. En observant l’exposition, on peut constater que Jérémy Suyker prouve que de nouveaux liens se créent dans un monde où tout le monde se recentre sur lui-même.
« J’aime Sevran et son universalité, sa population cosmopolite. Le fait que le théâtre vienne dans les maisons, c’est symbolique pour nous. »
Anne-Béatrice, habitante de Pantin.